Le Journal d’Emile

Spectacle original sur la Guerre 1914-1918 à destination des collèges, lycées, musées et médiathèques.

Texte : Emile Rose
Mise en scène : Christophe Tostain
Jeu : Kévin Lelannier

Le dossier : ici

 » Émile Rose était mon arrière grand-père.

Il a fait la guerre 14-18 et notamment il a participé à la bataille du 17 septembre 1914 au Château de Brimont. Perdant cette bataille, Émile devient prisonnier de guerre. Il est envoyé dans le camp de Quedlinburg, dans le nord de l’Allemagne où il restera en détention pendant toute la guerre. Pendant près de cinq ans, loin du front, loin de sa famille, il écrit un journal de son quotidien qu’il parviendra à ramener après sa libération en janvier 1919.
Son journal m’a été transmis. C’est un document unique, devenu un témoignage précieux de cette sombre période de l’Histoire de France, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’en faire un spectacle. »

Christophe Tostain

Avant tout, ce n’est pas un spectacle qui nous raconte une énième version du vécu d’un poilu dans les tranchées. Émile Rose nous raconte une autre façon de traverser la guerre; celle d’un prisonnier de guerre.

Plusieurs entrées pédagogiques sont possibles. Par exemple : pour la matière Histoire-Géographie, le spectacle et le texte peuvent nourrir l’étude de la Première Guerre Mondiale ; le déclenchement de la guerre, la mobilisation, le départ vers le front…

Pour la matière Français, le texte ouvre sur la pratique de l’écriture d’un journal et plus largement du journal intime et de l’écriture épistolaire puisque dans le texte, Emile Rose écrivait beaucoup de cartes et en recevait aussi.

Préface (extrait) du Journal d’Émile :

 » Campagne 1914

Pour faire un récit des choses que l’on a vu, fait et ressenti soi-même, ou une impression de son camarade de combat, il faut être impartial et si plus tard ces lignes étaient lues par quelqu’un, je le prie d’excuser le style ou les quelques fautes qui pourraient exister dans ce qui va suivre. Pour ma part, les nuits d’un prisonnier sont longues et les rêves qu’il fait sont bien agités. Tout d’un coup il pense à sa femme qui ne reçoit pas de nouvelles de son bien-aimé et le croit mort. Soit dit en passant, c’est le cri de tous les prisonniers : « si seulement on pouvait écrire.» Il pense à sa fille ou à ses enfants, il les voit plus grands. Encore plus beaux si c’est possible. Il revoit par son doux rêve les 1001 manières que l’enfant fait de 18 mois à trois ans. Puis le rêve change. C’est la bataille que l’on revoit. Les obus et les balles que l’on entend siffler. Puis le réveil brusque et le retour à la réalité. Ce sont tous les détails, tous les souvenirs que je vous relate. Aussi je vous prie d’être indulgent. »