Expansion du vide… (Editions Espaces34)

Par webmaster

Vient de paraître aux Editions Espaces 34.

BN : 978-2-84705-113-1
EAN : 9782847051131

13x21cm, 96 p., 13,80 €
1 homme, 2 femmes, caisse enregistreuse

Publié avec le soutien du Centre national du livre et du Centre Régional des Lettres de Basse-Normandie

2013

 

Au bord du périph’, il y a un centre commercial : un SUPER. F. y travaille depuis 20 ans. Elle est caissière. Elle est même la meilleure employée. F. aime ses collègues, son métier, elle respecte sa direction. Tout en travaillant, elle s’échappe dans un nuage de pensées sans quitter la réalité – F. accomplit les gestes nécessaires, sait se montrer accueillante auprès du client.

A la maison, son mari, ancien cadre du Super, reste seul. Il vivote.
Mais à l’approche des fêtes de Noël, le SUPER va se transformer en HYPER. Tout va changer : nouvelle caisse, nouveaux collègues, et surtout, comme l’indique la Direction, nouvelle organisation du travail…

Extrait de presse :

« Il est effectivement question dans sa pièce, de notre monde contemporain, celui que nous partageons ici et maintenant. Société de consommation, diktat managérial au cœur de la grande distribution, qui écrasent les individus. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas le fruit du hasard si la photo de la première de couverture du volume est illustrée par une photographie de C Tostain qui regarde comment nous vivons, coincés entre les rayons du supermarché. Pas si super que cela.

L’humanité se « déshumanise ». Les personnages sont pour le couple, les lettres J et F (respectivement l’homme et la femme). La hiérarchie du magasin est « la Direction » comme une abstraction du pouvoir et une machine performante de contrôle des achats et des actes du personnel : elle prend la parole selon les lois de la reconnaissance vocale. La société humaine ne fonctionne plus qu’à partir d’une parole suspendue, marquée dans le texte par le retour du / comme si les phrases ne pouvaient aller jusqu’à leur terme, comme si le sens n’arrivait pas à s’épuiser.

(…)

La fin de la pièce est d’ailleurs marquée par un dérèglement fou de la typographie (mise en page en 2 colonnes, variations des polices), par un emballement de la parole, celle de F. qui finit par tomber, par une accélération du sens (« vite vite viens vite, sous mon parapluie de brique, écoute, écoute »… ) ; le verbe accélérer revient sans cesse.

Le monde n’est plus alors que chaos, énumération universelle que le signe / suspend parce qu’il faut bien en finir. Ainsi le texte de C. Tostain s’inscrit-il dans l’écriture de notre époque. C’est l’acception la plus noble de l’expression théâtre contemporain. Comme les pièces de Masséra, de Vinaver, il y a plus longtemps, le théâtre de C. Tostain parle de l’organisation sociale, économique de nos sociétés actuelles mais son regard est peut-être plus inquiétant encore parce que le monde est aujourd’hui cruellement impitoyable. Dur et gris comme le ciel hivernal. »

[Marie du Crest, La cause littéraire, 6 janvier 2014]